FRAC Grand Large

Hauts-de-France

MAXIME TESTU

La gravure à l’eau-forte est un procédé très ancien qui date du 15ème siècle. Dans la pratique, une plaque de métal est recouverte d’un vernis mou sur lequel l’artiste grave son motif. La plaque est ensuite trempée dans un acide (appelé dans cette technique « eau-forte ») qui attaque les parties creusées par l’artiste, et qui ne sont donc plus protégées par le vernis.

On retire ensuite le vernis restant et on encre la plaque. Une feuille de papier est posée sur la surface gravée et l’ensemble passe dans une presse, qui imprimera les différents motifs dans la feuille. La technique de l’eau-forte est remarquable par son rendu final qui la rapproche beaucoup du dessin. En effet, l’utilisation d’un stylet pour graver le vernis permet de retrouver la souplesse du trait fait à main levé. La gravure à l’eau-forte a d’ailleurs été adoptée par les plus grands artistes, de Rembrandt à Goya qui ont réalisés des séries reconnues comme des chefs-d’œuvre de l’Histoire de l’art (Le Docteur Fautrieus de Rembrandt, Le sommeil de la raison engendre des monstres de Goya).

Les eaux fortes de Maxime Testu s’inscrivent dans la longue histoire de cette pratique. Le format est ici utilisé pour atteindre un sentiment d’intimité.

La série Schnorrer, que vous pouvez voir dans l’exposition, fait ainsi office d’autobiographie symbolique de Maxime Testu. La figure du squelette rappelle la précarité du statut d’artiste, souvent confronté à la dureté d’un monde où il trouve difficilement sa place. L’esthétique de la série évoque également la bohême, état d’esprit qui caractérise la condition de l’artiste à la fin du 19ème. Cet intérêt pour le 19ème siècle se retrouve d’ailleurs dans le dessin de Maxime Testu qui n’est pas sans rappeler les caricatures d’Honoré Daumier.

Le Frac Grand Large dispose également d’un fond d’œuvres réalisé par la technique de l’eau-forte. Philippe Favier, artiste passé maître dans cette pratique, propose avec Les poseurs de lièvres un voyage dans un univers surréaliste. Les créatures gravées par l’artiste donnent naissance à un monde nouveau aux dimensions lilliputiennes. Le spectateur de ces œuvres devient alors un nouveau Gulliver, découvrant un territoire à la profondeur insoupçonnée.