FRAC Grand Large

Hauts-de-France

JOSSELYN DAVID, « SCALDIS »

15.09.2025 — 18.10.2025

Hors les murs / Centre des arts plastiques et visuels de la Ville de Lille

Josselyn DAVID, Le guetteur, 2025

Exposition de Josselyn David, lauréat du programme de résidence Archipel, au Centre des arts plastiques et visuels de la Ville de Lille

L’exposition se partage en deux volets, à Denain et à Lille. 

1/ Centre des arts plastiques et visuels de la Ville de Lille · 15 septembre au 18 octobre 2025 

2/ L’École d’arts plastiques espace Villar(t)s de Denain · 8 novembre au 6 décembre 2025 

Cette exposition émane d’un ambitieux projet de recherche et de création autour de l’eau douce de surface, dont la première étape s’est déroulée dans le territoire du Nord-Pas-de-Calais. Ce travail prend forme dans le cadre du dispositif de résidence Archipel, sur le pôle intérieur entre Lille et Denain, porté par le Frac Grand Large. Mes recherches, centrées sur le fleuve de l’Escaut et l’ensemble de ses affluents, ont révélé que presque tous les cours d’eau de la région ont été canalisés. Cette transformation du réseau hydrologique régional résulte d’une logique aménagiste qui, dès le XIXe siècle, a modifié les paysages au profit de l’industrie métallurgique, de l’extraction charbonnière et de l’agriculture intensive. Aujourd’hui, ces cours d’eau, contraints dans des lits artificiels, se précipitent vers la mer sans nourrir les terres, provoquant leur incision et une sécheresse structurelle durable. Ce phénomène est accentué par les effets du changement climatique. Le drainage systématique des cours d’eau entraîne de lourdes conséquences écologiques, amplifiant notamment les extrêmes climatiques tels que les inondations, les mégafeux ou encore les sécheresses. Cette exposition nous rappelle que la rivière ne se limite pas à son lit mineur visible, mais qu’elle s’inscrit dans un réseau hydrologique complexe et interconnecté. Ces œuvres explorent la transformation d’une rivière lorsque l’humain abandonne les fonds de vallée et permet à l’eau de se réapproprier le territoire, soutenue par une espèce clé de voûte : le castor. Ce mammifère joue un rôle essentiel dans la reconnexion de l’eau à la terre, rétablissant l’équilibre écologique et nourrissant la résilience des écosystèmes. »   

Scaldis est le nom latin de l’Escaut, fleuve principal du bassin versant du même nom, qui traverse notamment la région Nord de la France. Scaldis est un nom d’origine celtique qui signifie « rivière brillante » ou « belle rivière », et a donné Escaut en Français et Schelde en néérlandais. L’étymologie de ce nom me paraissait alors tout à fait en accord avec mes recherches qui se sont quant à elles concentrées sur la défiguration et la dégradation des cours d’eau de ce bassin-versant. 

Né en 1997 à Orléans (France), Josselyn David vit à Tours et travaille aux Ateliers de la Morinerie, à Saint-Pierre-des-Corps. En 2020, il a cofondé le collectif Bruit Contemporain, avant d’obtenir son DNSEP en 2021 à l’ESAD TALM-Tours. Après sa sortie d’école, son travail s’est poursuivi à travers diverses résidences de recherche/création (Les affluentes – TALM-TOURS ; Booster – Mode d’emploi). 

Sa démarche se matérialise principalement à travers des œuvres performatives qui intègrent des dispositifs éco-conçus, privilégiant l’utilisation de matériaux recyclés. Elle explore la rencontre entre l’intime et la science, en s’appuyant sur des récits personnels, des enquêtes de terrain et des études scientifiques et sociologiques. L’utilisation de matériaux tels que la cire, la terre ou l’eau a profondément influencé son rapport à l’œuvre, priorisant les caractéristiques d’une matière à sa forme en elle-même. Ces éléments lui permettent de créer un langage exprimant les mutations, transformations et disparitions de la matière et d’un vivant silencieux. Son travail invite ainsi à plonger dans le monde des choses pour mieux en saisir la réalité et en réécrire l’histoire. 

Date()s

15.09.2025 — 18.10.2025

Lieu

Centre des arts plastiques et visuels de la Ville de Lille